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Tu es arrivé au seuil d’Oolretaw. 
 
Ici, les frontières entre le réel et l’imaginaire se brouillent. Lorsque les lampadaires municipaux s’allument, la ville bascule dans un univers miroir aux reflets fantastiques. Les lieux se métamorphosent, et des événements inattendus surgissent. 

Quand la nuit enveloppe cette ville des Cantons-de-l’Est, d’étranges phénomènes commencent à émerger…

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Aurélie Bourassa

La légende du lac Waterloo

Il était bientôt minuit lorsque je me souvins du plan que mes copines et moi avions élaboré. Je me faufilai entre mes oncles et mes tantes jusqu’à l’entrée où je revêtis d’un manteau de plume, une tuque vert forêt qui complémentait ma longue tignasse blonde et une écharpe à la fois épaisse et douce comme la fourrure d’un lama, puis claquai la porte derrière moi. Je m’engageai sur la piste cyclable faiblement éclairée pour me rendre au point de rendez-vous. J’entendais les dernières feuilles aux arbres qui se faisaient bercer par la faible brise et les clapotis de l’eau qui résonnaient. J’avais les pommettes rosées par le froid lorsque j’aperçus le parc de jeux à quelques mètres de moi. Normalement bondés comme un parc d’attraction, ils étaient déserts. Plus je les scrutais, plus j’avais l’impression qu’ils s’étaient mis à danser doucement et à grincer comme s'ils étaient animés. Je m’arrêtai nettement puis réalisai que ça ne devait être qu’un vent du nord qui se manifestait, puisque ceux-ci se faisaient de plus en plus récurrents depuis quelques jours déjà.

 

Je continuai ma route en observant le reflet de la pleine lune sur le lac partiellement gelé.

 

C’est alors que j’aperçus une petite tuque rose qui se laissait bercer près de la rive. Comme d’habitude, la curiosité prit le dessus et je m’approchai du quai à quelques mètres de moi. L’objet en laine se dirigeait droit vers moi, probablement porté par le courant. Le quai était fortement instable, mais je réussi à me pencher pour attraper l’objet rose flottant. La tuque me rappelait fort une vielle légende qui m’avait été répétée encore et encore. Il s’agissait de l’histoire d’une petite fille, qui un jour d’Action de grâce avait été attirée dans le lac par quelque chose. Elle n’aurait jamais été retrouvée. Seule sa petite tuque rose avait été repêchée. Amusée, Je me relevai et décidai de continuer mon chemin.

 

J’étais à peine retournée lorsque j’entendis des paroles que je ne pourrai jamais oublier. Mon sang se glaça aussitôt.

 

Une voix d’enfant criait à l’aide du bout du quai.

 

Je remis mes yeux sur celui-ci et vis de petites mains délicates essayant de s’agripper au bois. Confuse et paniquée, je m’accroupie afin d’étirer ma main vers celles de l’enfant. Le vent commença à se lever et l’agitation de l’eau se transforma en de grandes vagues définies. J’étais à un cheveu de l’attraper lorsque je me sentis tirée de l’autre sens. Je vis une dame âgée, frêle et mal en point à ma droite. Avant même que j’aie la chance de protester, elle me montra du doigt l’extrémité de la plateforme flottante et c’est là que je vis les petites mains innocentes devenir longues et affreuses. Elles étaient si rongées par l’eau qu’il y avait des lambeaux de peau qui se détachaient. Ses ongles étaient longs et sales. D’étranges bruits se faisaient entendre de sous le quai et bientôt une créature ignoble sortit de l’eau. La scène avait l’air tout droit sortie d’un film d’horreur. Les cheveux de la chose étaient gorgés de boue et d’algues.

 

Mon cœur battait à la chamade, j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine et prendre ses jambes à son coup. Je reculai lentement, tétanisée par l’énorme chose qui rampait vers moi. Je n’arrivais pas à prononcer un mot et encore moins à crier. Ça devint de plus en plus dur de bouger et mes pieds furent bientôt prit dans le béton. Aucun de mes membres ne répondaient, mais la créature elle, me rattrapait. Je respirais si fort qu’un nuage du bué m’entourait. Ma tête commença à se faire lourde, et je tombai à la renverse telle une planche de bois. Je vis du coin de mon œil la dame s’approcher du monstre et une lueur blanche sortir de ses mains ou de sa poitrine. Je ne savais plus, j’essayais de percevoir la scène mais mes yeux s’assombrissaient rapidement.

 

Bientôt, le néant m’envahi.

 

Lorsque je repris mes esprits et que je me levai, j’étais seule. Il n’y avait aucune trace de ce que je venais de vivre. Je me jetai sur mon téléphone et je recherchai sur la légende du lac Waterloo. Au bas de la page, il y avait l’avis de recherche toujours actif avec une image qui montrait à quoi la petite fille disparue ressemblerait aujourd’hui. La fausse photo avait été refaite pour la dernière fois six mois au paravent. Dès que je l’aperçus, mon visage se crispa. Je laissai tomber mon téléphone qui éclata en tombant au sol.

 

La photo reconstituée ressemblait comme deux gouttes d’eau à la vieille dame qui m’avait sauvée.

 

 

Texte de Aurélie Bourassa

 

Explore les autres stations !

 

Découvre l’intégralité du parcours fantastique d’Oolretaw en explorant chacune de ses stations.

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Prochaine histoire :

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À venir bientôt...

Noémie Côté

Le conteur Paul Bradley a animé des ateliers dans les cours de français de 4e  secondaire à l’école secondaire Wilfrid-Léger. Avec l’aide de leur professeur, les élèves ont rédigé des textes et réalisé des enregistrements qui, peu à peu, ont fait émerger un Waterloo secret et fictionnel : Oolretaw!

Quand la nuit enveloppe cette ville des Cantons-de-l’Est, d’étranges phénomènes commencent à émerger…

Ce projet est rendu possible grâce à l’apport de la Ville de Waterloo, de l’école secondaire Wilfrid-Léger et Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs.​

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 © 2023 Paul Bradley storyteller numérique

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